Resumé
Ce livre, issu de la collection Géographie contemporaine, se consacre à la géopolitique des flux globaux et a été réalisé grâce au soutien financier de l’Observatoire international de géopolitique de l’UQAM. L’objectif de l’ouvrage est d’alimenter une réflexion collective sur les flux globaux à la base de la mondialisation et de la recomposition des rapports de force à différentes échelles géographiques.Depuis une vingtaine d’années, le champ des relations internationales s’est largement complexifié, passant d’un modèle bipolaire basé sur les seuls acteurs légitimes des États-nations, à un mode de gouvernance à l’échelle globale où interviennent une série d’acteurs aux statuts divers, allant des organisations non gouvernementales, aux médias en passant par les villes. Référant à ces transformations, il est dorénavant question de « politique globale » ou de « gouvernance globale » plutôt que de « relations internationales ». La recomposition des rapports de force politiques n’est plus logique de confrontation territoriale, mais bien affaire de maîtrise des flux globaux de différentes natures, flux qui définissent de nouvelles territorialités. Car c’est à travers la maîtrise de ces flux globaux que se recomposent la politique globale, le rôle des États et celui des autres acteurs pouvant prétendre à agir sur la scène internationale. L’hypothèse poursuivit dans ce volume est que les États, à la fois fragilisés et renforcés par les flux globaux, continuent de peser de tout leur poids sur la régulation politique des sociétés modernes.Les textes, aux horizons géographiques et disciplinaires différents, colligés dans cet ouvrage se rattachent tous à l’un ou l’autre des flux globaux. D’abord, les différents chapitres qui abordent les flux démographiques insistent sur l’importance du cadre national dans la structuration des logiques politiques. Ensuite, les flux financiers, qui constituent un moteur de la mondialisation où le rôle des États demeure également déterminant. La mondialisation par les flux globaux a pour corollaire une réactivation des structures politiques et sociologiques que l’on croyait dépassée par le paradigme de la post-modernité et où l’État-nation est considéré comme l’instance pouvant assurer la pérennité d’identités collectives territorialisées. C’est là le sens des chapitres portant sur les flux idéologiques. Suivent les flux technologiques, principalement axés sur le développement des nouvelles technologies de l’information. Les auteurs s’entendent pour dire que la fracture numérique, porteuse d’inégalités sociales supplémentaires, doit appeler à la mise en place de politiques redistributives dans le domaine. Enfin, les flux de matières premières qui s’établissent à différentes échelles géographiques et où, là encore, les États jouent un rôle certain.En définitive, la politique globale, qui a pour enjeu la maîtrise des flux globaux, est loin de constituer un champ cohérent dans lequel les règles du jeu sont identiques pour tous les acteurs. La territorialité correspond à la projection sur un espace géographique multiscalaire d’une configuration d’acteurs et d’un mode de régulation associé à cette configuration. C’est par cette démarche qu’il sera peut-être possible de mettre à jour la nouvelle division du travail entre acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux dans la politique globale (Source: www.vrm.ca)